ONU / Genève: Hugues SANON a impacté le public
Sous l’invitation du Conseil pour la justice, l’égalité et la paix (COJEP-international), l’Ambassadeur de la Paix auprès des Nations unies, Hugues SANON, a impacté le public de Genève à travers ses célèbres discours dans différents événements, à l’occasion de la journée internationale des migrants où le problème migratoire en Europe a été également abordé le mercredi 18 décembre dernier.
《Haïti, mère incontestable des indépendances et cimetière de l’esclavage! j’invite les Haïtiens, les Africains et les humanistes du monde entier à se liguer ensemble pour transformer ce monde inégalitaire》, a martelé le vice-president francophone de l’organisation mondiale du développement durable, qui a toutefois critiqué la mauvaise répartition économique mondiale. « Comment se fait-il que 90% de l’Économie mondiale se concentre au niveau du G20 alors que les 175 autres pays partagent les autres 10%?, s’est-il interrogé dans son allocution tout en ayant relaté les tourments et les persécutions subies par nos frères et sœurs Africains en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité ou de leurs opinions politiques.
Entre-temps, nous constatons qu’il y a de progrès économiques qui se sont réalisés dans toutes les régions du globe terrestre mais, à l’exception de l’Afrique du Sud, pays du continent Africain demeurent sous le seuil de la pauvreté, a avancé
le coordonnateur et responsable des relations internationales au sein du COJEP, ayant dénoncé beaucoup de gouvernements de ces pays africains s’enrichissent au détriment des plus démunis.
Par ailleurs, dans ce même discours, l’Ambassadeur Hugues SANON a énuméré des éléments majeurs constituant encore le martyr quotidien des populations: dictature, absence de la démocratie, racisme, persécutions, pauvreté, chômage, malnutrition, faiblesse/absence des institutions spécialisées. De plus, l’humaniste bien connu, monsieur SANON, a bel et bien ajouté les conflits, les guerres, les soulèvements populaires, les coups d’État, le terrorisme, les conséquences du changement climatique, le manque du civisme, l’intolérance et l’esclavage moderne qui ravage encore les sociétés du monde actuel, sans oublier le trafic humain et commercial, le mariage forcé et le travail des enfants qui s’y érigent.
À côté de tous les problèmes cités plus haut, Son Excellence Hugues SANON a aussi mentionné les catastrophes naturelles et le problème de financement qui sont à la base de la migration mondiale, particulière l’Afrique.
Ayant voulu s’adresser directement aux Africains et Haïtiens dans ce contexte bien particulier, l’Ambassadeur de la Paix a hautement rappelé à toute l’assistance que sa terre natale, Haïti, a vaillamment brisé l’ordre mondial esclavagiste, colonialiste et ségrégationniste pour donner des nations indépendantes, et que l’Afrique est le berceau de toutes les civilisations. Il a invité ses frères Haïtiens et Africains à cesser de blâmer les blancs de nos échecs et du sous-développement de nos pays mais s’est vite questionné de notre marasme sociopolitique et économique nous empêchant d’en émerger.
« Les Blancs ont volé nos richesses telles que: Terres, Mines, Ors, Uraniums, Cotons, Montagnes, Mers … », a-t-il reconnu dans son exposé magistral, se disant que l’Afrique et Haïti ont été très largement pillées, en utilisant des manœuvres de toutes sortes: vols organisés, violations des droits de l’homme, exploitation des mineurs et femmes Africaines et Haïtiennes.
« De nos jours, il y existe de l’ingérence politique et économique dans nos murs, il y a de l’hypocrisie au niveau de l’Organisation des Nations unies (ONU) contenant 56 pays africains, alors que 80% de ses discussions sont centrées sur l’Afrique même si elle n’est pas autour de la table au Conseil de Sécurité », a lâché le diplomate expérimenté, poursuivant que des discriminations, du racisme persistent chez les êtres Haïtiens et Africains qui sont à la fois acteurs et victimes de leur sous-développement.
Sans langue de bois mais avec tristesse, monsieur SANON a évoqué le plus fort gaspillage des ressources publiques au quotidien dans le continent africain et la corruption à grande échelle continue à sévir dans toutes les strates des sociétés africaines et haïtiennes. Est-ce pourquoi l’Ambassadeur Hugues SANON a demandé aux dirigeants Haïtiens et Africains de lutter réellement contre la corruption représentant l’un de leurs principaux défis.
Le cas d’Haïti est, par conséquent, significatif où le pays, après son indépendance célébrée le 1er janvier 1805, est plongé dans deux siècles de chaos politique et d’auto-destruction, a scandé le sociologue Hugues SANON, qui a brièvement fait une radiographie des chefs d’État Haïtiens: 24 eurent été renversés et/ou assassinés, plus de la moitié furent donc victimes ou orchestrateurs de coup d’État. Parmi ces gouvernements-là, combien d’entre eux avait la vocation à développer l’île? Et combien auraient-ils recherché la richesse et le pouvoir?, s’est-il demandé pour mieux comprendre l’occupation américaine d’Haïti datée de juillet 1915 à novembre 1934, période ayant coïncidé avec la Première Guerre mondiale (1914 – 1918).
« C’est une occupation machiavélique qui ne permet pas au pays de sortir de son labyrinthe économique. Il a été toutefois suivi par les 29 ans de tyrannie des Duvalier (Père & Fils) ayant expliqué l’exode de plus de trois millions (300.000) Haïtiens vers les États-Unis d’Amérique, en Floride surtout. Maintenant, les Haïtiens sont partout dans le monde. », a fulminé l’Ambassadeur SANON, précisant que l’instabilité politique, les massacres, les vols et viols font encore la rage à la première République nègre du monde.
« Haïti doit divorcer avec la corruption et la mauvaise gouvernance, sinon elle est condamnée à vivre sous la dépendance des autres pays », a-t-il insisté dans son long discours, en ayant souligné les apports de la Diaspora et la communauté internationale dans notre faible économie. Pour monsieur SANON, les dirigeants politiques haïtiens et Africains doivent concevoir et mettre sur pied de véritables projets de société efficaces axés sur la construction des infrastructures, l’investissement dans l’humain, le développement de l’agriculture, le renforcement des institutions républicaines accompagnées des institutions spécialisées, en créant la stabilité politique pour faciliter leurs investisseurs nationaux et étrangers à venir s’investir en toute quiétude. Ce qui leur permettrait de se hisser au rang des nations développées, et d’assurer la sécurité alimentaire de leurs peuples respectifs.
Privés jusqu’ici des besoins élémentaires (soins de santé équitables, éducation de qualité, sécurité, justice sociale et équitable, eau potable, électricité, etc.), les Haïtiennes et Haïtiens s’obligent de faire tous les travaux pour qu’ils subsistent. « Nos femmes et nos filles sont des restavèk, des Madan papa », a fait savoir l’Ambassadeur SANON, ayant appelé ses frères et sœurs Haïtiens à s’organiser autour d’une politique inclusive, fiable et révolutionnaire pour pouvoir envoyer un signal de développement du pays face aux yeux du monde entier.
Notons que la journée internationale des migrants est célébrée le 18 décembre dans le monde entier. Elle a été proclamée par l’Organisation des Nations unies (ONU) le 4 décembre 2001 et commémore l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, signée en 1990.
Samuel JOSEPH